Navigation dans le golfe de Gascogne Camaret/La Corogne

Mi-juillet j’ai donné un petit coup de main à un copain propriétaire d’un bateau de voyage en acier pour l’amener de Camaret, mondialement connue pour les sacoches légendaires et volubiles de son homme de foi, à la Corogne, connue entre autre pour son phare de la tour d’Hercule considéré comme le plus vieux au monde encore en activité.

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Curé de Camaret (Camaret)

Artiste, Pascal Gangloff a comme projet futur de faire découvrir différentes pratiques de l’art à l’étranger en utilisant comme plate-forme d’échanges son bateau répondant au nom d’Edgar Allan Poe ; c’est donc partit pour un trip à la Arthur Gordon Pym, péripéties malencontreuses exceptées bien entendu !

tour d'hercule (Copier)

 

Tour d’Hercule (la Corogne)

 C’est la navigation la plus paisible que j’ai jamais faite ! Conditions anticycloniques relativement stables, vent orienté Nord-Est entre 10 et 15 nœuds à la louche, visibilité optimale (grand ciel bleu la journée, ciel bien étoilé la nuit. Quelques cargos aperçut de loin avec le rail mais rien qui n’oblige à empanner, virer, ou se bouger le fion… Pas de chalutiers rencontrés. Bon la mer était un peu désordonnée, golfe de Gascogne oblige, mais à part ça rien pendant trois jours. Si j’étais un petit blasé, je dirais qu’on s’est presque fait chier ! Et en plus on a eu droit aux dauphins tous les jours et même à des poissons volants ! Pascal avait tout bien préparé et anticipé, du coup je n’avais plus qu’à mettre les pieds sous la table en arrivant.

captain en pleine réflexion (Copier)

L’équipage face aux éléments déchaînés

Le bateau est bluffant pour une coque en acier : 8,5 tonnes, et une capacité à aller assez vite même dans le petit temps. Pour 8/10 nœuds de vent le bateau faisait du 3 nœuds environs, pour 15 nœuds de vent il avançait à environ 6/6,5 nœuds au largue. C’est un plan Trielen, un quillard. Au près (oui, malgré tout il a tout de même fallu tirer un bord de près pour contourner l’île de Sein, on ne pouvait pas passer par le raz de Sein à cause des courants contraires à ce moment là) il offre de bonnes sensations à la barre pour un bateau de voyage.

 

le pont d'edgar (Copier)      Le pont de Poe

C’était vraiment plaisant de pouvoir naviguer dans ces conditions cette fois, surtout après une première tentative infructueuse digne d’entrer au panthéon de la loi de Murphy : départ de la Charente ce qui n’est pas à priori toujours forcément le plus simple pour traverser le golfe, jeu de voiles incomplet et pas toujours robuste (pas de génois, solent avec seulement une ligne de couture, même sur les renforts), pas de pilote automatique nous obligeant à faire des quarts à la barre, et vent dans le pif. Résultat : demi-tour vers Royan après avoir vu le Solent se déchirer tout seul dans à peine 20 nœuds de vent sur toute sa largeur. Faire du près avec le tourmentin nous aurait offert le privilège et la chance de traverser le golfe en au moins 6 jours (à 2, sans pilote), ce dont objectivement nous ne nous sentions pas tellement jouasses. En arrivant à Royan, une petite inspection du compartiment moteur nous a permis de nous conforter dans notre choix de revenir car une durite du circuit de refroidissement a lâché avec les vibrations, éparpillant toute la flotte au fond du bateau. Les durites installées étaient en cuivre, donc rigides, et du coup lorsque le moteur était allumé et vibrait, petit à petit il abîmait ses durites créant des petits trous aux pliures, là où le cuivre était plus fragile, d’où la fuite. Bon, du coup séance démontage et là c’est le drame : pour virer la durite abîmée, il a fallu démonter une pièce du moteur, le radiateur d’huile qui est en aluminium (donc sensible aux déformations) et qui fait partie du circuit de lubrification… Donc vidange avant de démonter ce truc. Une fois la durite changée et l’appoint d’huile et de flotte fait, patatras : cette fois c’est l’huile qui a refusé de rester dans le moteur.

 

ti coucher soleil (Copier)

   Coucher du Soleil

En démontant la pièce en aluminium, nous avons remarqué un joint fait à la pâte à un endroit : une légère déformation de la pièce a du inciter l’ancien proprio à bidouiller ce joint. Donc rebelote : vidange, démontage, cette fois pâte à joint, remontage, appoint d’huile et d’eau. Et… Bin nan que nenni, encore un geyser d’huile au démarrage ! Bref, résultat des courses, toutes les durites ont été changée par Pascal en souple, et la pièce en alu a été changée et depuis le moteur tourne comme une horloge. Comme quoi, une navigation ne fait pas l’autre et heureusement !

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