Petit convoyage Rouen/Chichester

 

Cette petite balade s’est faite sur un bateau anglais, un Westerly grée en ketch (mât de devant plus haut que celui de derrière) et en modèle monoquille longue (en général ces types de bateaux sont biquilles mais là non). Sur les modèles d’origine la prise de ris se fait en tournant la bôme avec l’aide d’une poignée en pied de mât, un peu comme quand on rôtit un cochon à la broche c’est rigolo; de cette façon on enroule la voile autour de la bôme. Sur ce bateau la voile d’artimon ne sert pas vraiment à la propulsion mais plutôt à équilibrer le bateau sous voile.

1) La Seine

Cette navigation nous fait emprunter la Seine pour rejoindre la mer. De Rouen à la Manche il faut compter environ 130 km. En fait c’est le passage le plus chiant car les bateaux de plaisance sur ce secteur sont soumis à un règlement et des contraintes particulières, surtout pour les bateaux les moins rapides:

-On n’a pas le droit d’y naviguer la nuit (au maximum une demi heure après le coucher du soleil, et une demi heure avant le lever).

-Il y a quelque temps on pouvait s’arrêter sur un ponton à Caudebec ou s’amarrer à une péniche à Duclair mais maintenant ce n’est normalement plus possible (ces emplacements sont utilisés par les  bateaux pros du coin, de toute façon ces endroits ne sont pas pratiques pour s’arrêter car ça tape fort avec les vagues des porte-conteneurs et autres gros bateaux). Il y a bien quelque coffres mais ils sont généralement prévus pour les bateaux du bac pour les plus gros ou des petites embarcations d’école de voile pour les plus petit…En fait il faut faire le trajet d’une traite car il n’y a quasiment rien pour s’arrêter. Pour un bateau à moteur ayant de la patate ça va mais en voilier ou gros bateau moteur lourd (avec une vitesse surface de quelque noeuds en gros) il faut bien en moyenne compter une douzaine d’heures).

-Il faut serrer à droite pour ne pas gêner les gros bateaux.

-On n’a pas le droit de naviguer à voile, tirer des bords dans le chenal.

-Le courant est de plus en plus fort lorsque l’on s’approche de l’estuaire. C’est pourquoi il est très important de tenir compte des marées pour partir le bon jour, à la bonne heure. Dans le sens Rouen>Honfleur c’est plus délicat car à un moment donné on ne peut éviter le courant de flot, donc obligatoirement à un moment on sera contre le courant (dans le sens Honfleur>Rouen on peut faire le trajet sur une montante seulement). En fait le top c’est de partir très tôt, et d’avoir si possible le courant contre nous au début car près de Rouen il est moins fort qu’à Honfleur. Pour un petit bateau il faut partir de Rouen environ 12 heures avant la basse du Havre pour ne pas être trop mal.

-Au printemps, quand l’eau est encore froide mais les températures plus clémentes, il peut y avoir du brouillard le matin dans le lit de la Seine, du coup là ça peut être chaud de partir il vaut mieux éviter dans ce cas.

Pour les bateaux « lents », à cause de ces contraintes (navigation de jour, courants de marée, pas d’endroits où s’arrêter ou alors pas très commode avec les vagues des gros bateaux), en général il n’est pas possible de faire ce trajet avant le printemps quand les jours rallongent. La veille sécu sur la Seine se fait sur le canal 73.

2) La Manche

Pas de soucis particulier à part les courants traversiers (surtout en période de gros coefficient de marée comme c’était le cas à ce moment là) et le rail des cargo à surveiller un peu tout comme les ferry; pour ce trajet le rail est plus proche des côtes Anglaises. La météo de la traversée a vraiment été pépère ce jour là (3/4 beaufort de sud-est en moyenne), du coup la dernière partie du chemin a été faite avec en plus un appui du moteur notamment face au courant de montante entre l’île de Wight et Portsmouth, histoire de pouvoir arriver à l’étale de marée haute dans le chenal de Chichester.

En arrivant de nuit on identifie facilement l’entrée de Portsmouth et Langstone, pour Chichester il faut bien se rapprocher de la côte pour voir d’abord la west pole (un éclat rouge en 5 secondes), puis le reste des feux. L’entrée du chenal est éloignée de la ville du coup contrairement à Portsmouth et Langstone à part les bouées et balises allumées de l’entrée ce n’est pas très éclairé. Malgré être arrivé seulement une heure avant l’étale le courant était encore bien fort à l’entrée, il a fallu faire attention car il y a pas mal de bateaux au mouillage ici, et qui ne sont pas éclairés. Il suffit ensuite de suivre les bouées lumineuses pour arriver à une vaste zone remplie de bateaux au coffre, c’est là où on trouve les bouées visiteur. Cet endroit n’est pas hyper bien éclairé la nuit, et si le courant est fort il faut être prudent; en arrivant on y trouve un ponton relié à la côte avec des bateaux amarré au bout sur notre droite: c’est un ponton privé, et à marée basse il est presque complètement posé sur la vase…Enfin arrivée à Birdham pool, où, après avoir passé la petite écluse, on peut amarrer son bateau sur des poteaux en bois (2 à l’avant, 2 à l’arrière) dans un joli petit bassin. Bien que l’entrée du chenal menant à Birdham pool soit éclairée, entre la zone des coffres et l’entrée rien n’est allumé.

Amarrage du bateau à Birdham pool:

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Chenal de Chichester, coffres:

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