Astuces en navigation cotière

Parfois quand le gps a un petit coup de barre, et quand on navigue dans des zones avec des fonds très variables, avec notamment une présence abondante de rochers immergés ou à fleur d’eau, le tout saupoudré par un marnage important, il est important de savoir éviter les dangers. Il vaut toujours mieux savoir précisément où l’on n’est pas plutôt que de ne pas savoir où l’on est!

1)Les repères

Pour se repérer sur le plan d’eau on va utiliser surtout des repères bien visibles, fixes(éviter au maximum les bouées, en mouvement autour de leur coffre) et bien identifiables, les amers(exemple phare, perche, cheminée…), et le sondeur. Les amers choisit doivent être lisibles sur la carte et surtout pas confondus avec un autre(attention quand on choisit un château d’eau…à éviter quand il y en a plein dans le coin). Dans les eaux sans marée le sondeur nous permet de nous positionner directement sur la carte par rapport aux lignes de sonde, avec marée il faut prendre en considération le calcul de marée et le combiner aux indications du sondeur.

2)Les outils

Avec l’aide de ces amers et du sondeur on va pouvoir se positionner sur un point ou sur une zone du plan d’eau, il y a pour ça différents outils que j’ai classé du plus précis au moins précis.

Deux alignements: quand on observe simultanément deux alignements de deux amers chacun. C’est plutôt rare, mais on peut alors tracer sur sa carte sa position aisément(à 14h15 quand on remarque les deux alignements, on peut se positionner très précisément).

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Un alignement et une ligne de sonde: dans ce cas on observe un alignement de deux amers, et au même moment le sondeur nous indique un passage sur une profondeur facilement reconnaissable sur la carte.

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à 8h20, le sondeur nous indique 10 mètres, on connait sa position(dans des eaux à marée il faut tenir conte en plus du marnage!).

Un alignement et un relèvement: cette fois on va utiliser le compas de relèvement. Par exemple on suit un alignement(c’est donc un alignement de route)et on repère à tribord un amer isolé, on le relève plein nord.

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Un point à trois relèvements: plus les trois amers sont espacés(dans le meilleur des cas, 120° entre chaque amer, alors là c’est noel!)plus le point sera précis. Le tracé des trois relèvements sur la carte se rejoint au mieux en un seul point(rare), sinon en général il forme un triangle de positionnement, nous évoluons quelque part dans ce triangle(. Pour vérifier la validité du point on peut jeter un coup d’œil au sondeur.

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2)Eviter les zones dangereuses

Alignement: on dit qu’un alignement est ouvert à droite quand l’amer le plus éloigné est à droite de celui qui est devant, si il est ouvert à gauche, il est à gauche. Quand on parle d’alignement ouvert, on utilise un alignement de sécurité. En fait dans ce cas lorsque l’alignement se ferme, il nous indique le passage dans une zone à éviter. Il va falloir maneuvrer.

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Dans la zone A, sans danger l’alignement va être ouvert à droite. En s’approchant de la zone B il va se fermer petit à petit.

Relèvement: le relèvement d’un amer nous permet d’éviter une zone dangereuse.

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On se fixe une marge de sécurité, elle nous donne un relèvement de 109°. Cela veut dire que si le relèvement de l’amer dépasse les 109°, on est trop au nord par rapport à lui, donc on est dans la zone non-hydrographiée.

Sonde: Le sondeur peut nous permettre d’éviter un danger si ce dernier est entouré par une ligne de sonde significative et suffisamment éloignée de lui.

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A 15 heures on sait que l’on entre dans la zone entre 20 et 10 mètres.

Au cas où il n’y a pas de ligne de sonde pour parer les dangers autour d’un phare, d’une île ou un amer isolé, on peut utiliser la hauteur du danger, phare ou amer en question:

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En fait on se sert simplement des vieilles formules de trigo barbantes apprises au collèges, comme quoi elles peuvent servir en fin de compte! Si on oublie 1852 dans la formule la distance d’éloignement de l’amer est donnée en mètres. Sachant que le bout de l’index fait un angle d’environ 0,5° quand le bras est tendu sur la voûte céleste, on peut trouver approximativement l’angle alpha sans pour autant sortir le sextant. Un phare de 25 mètres de haut caché par 4 doigts donne un angle alpha d’environ 2°, on est situé environ à une distance de 720 mètres du phare. Un phare de 30 mètres relevé à 2° donne une distance d’éloignement de 860 mètres environ.

3)Petits trucs utiles

Les relèvements: quand on utilise le compas de relèvement il faut veiller à l’éloigner de tout appareil électronique(enceintes, relais…)ou câbles pouvant influer sur le magnétisme, et par la même occasion sur les infos du compas. Il faut avoir à l’esprit que plus la mer est agitée, plus le résultat de la mesure sera imprécis, de plus entre le temps de mesure et le temps de tracé sur la carte, le bateau continuera sa route, donc l’information retranscrite sur la carte ne sera pas en temps réel…Pour tracer un relèvement sur la carte on tient juste compte en général de la déclinaison(relèvement vrai=relèvement compas + déclinaison).

Pour avoir un point à trois relèvements le plus précis possible, on va prendre la mesure des trois amers dans un ordre bien précis. D’abord celui qui bouge le moins par rapport à la direction et la vitesse du bateau(l’amer le plus sur l’arrière), ensuite celui qui est le plus sur l’avant, et enfin celui le plus au travers. Le centre du cercle circonscrit au triangle obtenu indique notre position approximative.

Les alignements, ou recherche d’amers: si les amers recherchés sont situés entre le soleil et l’observateur(par beau temps), il est très difficile de les identifier. Si la carte nous indique un alignement de route à suivre et que l’on est pas sûr des amers aperçut, en les alignant et en les relevant au compas de relèvement on peut savoir si on s’est trompé ou pas en regardant la carte avec la règle cras. Pour avoir un alignement précis il faut que l’amer le plus proche de nous soit plus bas que l’autre, pour avoir un alignement bien visible.

Les gisements: parfois quand on a la flemme d’utiliser le compas de relèvement, ou quand on l’a fait tomber à l’eau, on peut s’en passer avec cette méthode. Le gisement est l’angle que fait l’amer avec l’avant du bateau. En fait relèvement vrai= cap vrai + gisement. Pour trouver le gisement on peut mettre en place des repères autour du bateau, chacun donnant tel ou tel angle. On peut aussi installer un taximètre.

Le taximètre est un instrument qui se place au centre le plus élevé du bateau, son axe correspond à la ligne de fois du bateau et une alidade(comme sur un sextant)permet d’effectuer les mesures angulaires.

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3 réflexions au sujet de « Astuces en navigation cotière »

  1. Vous notez : « Pour avoir un point à trois relèvements le plus précis possible, on va prendre la mesure des trois amers dans un ordre bien précis. D’abord celui qui bouge le plus par rapport à la direction et la vitesse du bateau(l’amer le plus au travers) ». Non ! c’est le contraire ! il faut prendre l’amer le plus autravers « en dernier, juste avant d’aller à la table à carte » car c’est effectivement celui qui bouge le plus. Donc il faut le temps minimum entre sa prise et son positionnement sur la carte 🙂

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